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Qui n’a jamais rêvé de devenir footballeur professionnel ? Chez les garçons comme chez les filles, l’appel du Beau Jeu est souvent irrésistible. Quand on se jette corps et âmes dans une carrière sportive, parfois dès le plus jeune âge, il est courant de délaisser les autres activités exercées par le joueur ou la joueuse, y compris une autre carrière, toute aussi cruciale : l’école. Et c’est là une grossière erreur. Explication.

L’école comme clé pour intégrer des formations prestigieuses

Le football, c’est bien plus que des résultats. C’est un esprit d’équipe, certes, mais c’est aussi une affaire individuelle : les grands joueurs sont travailleurs, mais ce sont aussi des leaders. Sur le terrain, ils doivent avoir l’esprit vif, prendre les bonnes décisions au bon moment, avoir conscience des autres, analyser le jeu et savoir répondre. Quand ils sont menés au score, les meilleurs joueurs sont ceux qui trouvent les mots dans les vestiaires, qui peuvent faire basculer un match et parfois, toute une compétition. Mais en-dehors des terrains, l’exemplarité est un atout.

L’école, ce sont des résultats, des notes, bonnes ou mauvaises. A travers les travaux de groupes, on trouve sa place, en tant que leader ou non, mais on parvient à trouver son utilité. Comme dans une équipe à 11.

La capacité d’apprentissage scolaire et les résultats sont des sujets difficiles, même en 2018. Les parents ont une place cruciale dans l’épanouissement de l’enfant à l’école, mais doivent également faire preuve de souplesse : non, ce n’est pas parce qu’un enfant ne trouve pas sa place dans le système scolaire, en tout cas à travers les notes, qu’il est perdu. Nous ne sommes pas tous égaux en apprentissage.

Aujourd’hui, à travers l’école et ces expériences, les enfants développent des compétences qui sont de plus en plus reconnues et qui leur serviront toute leur vie : ce qu’on appelle des “soft skills”. Il n’existe aucun diplôme reconnaissant ces compétences, mais ce sont elles qui font la différence. Joueur, non joueur, futur emploi ou vie de tous les jours.

Être à l’écoute, curieux, volontaire, mais aussi être capable de se remettre en question ou de tirer l’essentiel d’une leçon sans se porter préjudice, être solidaire et surtout respectueux, c’est la meilleure formation qui prépare à tous les aspects de la vie.

Et les centres de formations, les clubs et les recruteurs l’ont bien compris : pour entrer en centre de formations, les bulletins de notes sont systématiquement demandés et passés au crible. Les notes ont leur importance, mais ce sont les appréciations qui permettent aux joueurs d’être acceptés ou non, avec un poids très important dans la balance. Ainsi, à valeur de joueur égale, les recruteurs préféreront un jeune volontaire et discipliné plutôt qu’une joueur dissipé, désinvolte, avec une mauvaise attitude. C’est un discours qui doit être compris et mis en avant par les premiers prescripteurs des enfants : les parents.

Avoir une bonne attitude et ne pas perdre de vue l’importance de l’école sont des clés de la réussite des jeunes, dans le sport mais surtout dans la vie.

 

Voir plus loin que la note et le sport : préparer le futur

Au-delà de fouler les plus grandes pelouses mondiales, l’appel d’une carrière sportive est aussi celle d’un style de vie que l’on a trop vu ressassé dans ses extrêmes, dans les médias comme dans la pop-culture : oui, on aimerait tous être Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi, avec une belle maison, une compagne superbe et beaucoup d’argent. Assez pour mettre à l’abri sa famille, pour aider ses amis, pour peut-être même changer le monde via des associations caritatives. Mais combien de carrières qui s’achèvent prématurément, ou qui ne seront pas aussi brillantes que ces exemples ?

C’est extrêmement vrai dans le football féminin, où les salaires sont beaucoup moins importants que ceux de leurs homologues masculins, mais de manière générale, il est très vite arrivé qu’une simple blessure mette un terme au rêve. Dans un milieu où il faut être compétitif, le moindre retard ne pardonne pas. Puis, le corps est fatigué et même si le coeur brûle toujours de l’amour du Beau Jeu, il faut parfois se rendre à l’évidence : bien peu ont une carrière qui s’étale sur 15 ans. Et à 30 ans, que faire lorsque l’on n’a pas de diplômes ?

Pour les meilleurs, une reconversion dans le milieu du sport est envisageable : directeur sportif, scout, entraîneur, agent, conseiller sportif… Un nouvel eldorado pour le sportif à la retraite ? Pas si vite : pour la plupart de ces postes, à responsabilités sportives mais aussi légales, l’obtention d’un diplôme est absolument nécessaire. Ces professions étant réglementées, il faut passer un examen. Et qui dit examen dit apprentissage, soit tout seul, soit dans une école. Et quand on n’a jamais aimé l’école ou accordé de l’importance dans l’attitude à avoir pendant une formation, c’est une entreprise qui peut être difficile.

C’est également sans compter les autres soucis qui sont peu ou pas abordés par tout l’univers médiatique qui apprécie le scandale croustillant pendant la carrière mais ne se préoccupe pas des véritables problèmes de fonds : l’addiction au jeu, à l’alcool, parfois aux drogues et aux médicaments, font parfois vivre une réelle descente aux enfers aux joueurs, peu ou mal accompagnés, dilapidant une fortune acquise jeune mais non gérée. D’où l’importance d’être assisté dans la gestion de son patrimoine.

Et pour ceux qui n’ont pas la chance d’avoir eu une carrière florissante ? Retour à la case départ. Et pour un potentiel employeur, il est parfois difficile d’expliquer comment une carrière de football a pu permettre d’acquérir des compétences. D’autant plus qu’il y a un véritable trou dans le CV des joueurs le temps de leur carrière. Un diplôme, des compétences, des certifications, mais aussi des soft-skills et une attitude exemplaire facilitent la recherche d’emploi. Et cet apprentissage débute dès l’école.

 

Crédits : Ann Arbor YMCA, Spart high school soccer team, flickr

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